Marie-Claude, la tortionnaire au cul nu (2) Une enquête
Marie Claire
Il y eut d'abord ce rêve étrange, rémanent, d'une femme nue conduisant à vive allure sa voiture sur une route torturée qu'on eût dit de montagne, une femme dont le visage restait imperceptible au rêveur qui n'était autre que le célèbre inspecteur Milar de la criminelle. puis, il y eut ce drôle de crime qui lui occulta jusqu'aux souvenir du rêve : le richissime Pierre Ambroso venait de se faire assassiner. On avait trouvé son corps sans vie dans la chambre d'un hôtel sordide à deux pas de la superbe villa qu'il venait d'acquérir dans les Alpes. L'enquête resta des semaines sans développement. Les tergiversations succédèrent aux tergiversations, les égarements aux fausses pistes. puis, un témoin sortit de son mutisme et les soupçons purent de nouveau vagabonder pour finalement se fixer sur trois personnes : deux étaient des femmes connues par Ambroso à un moments ou l'autre de son existence et avec lesquelles il avait conçu des liens que l'on pouvait difficilement qualifier de ténus ; l'autre, sa fille adoptive au sujet de laquelle circulaient des bruits comme quoi l'entente entre elle et son père s'était dernièrement ternie. Leur déposition ne permit toutefois pas d'asseoir la culpabilité de l'une ou de l'autre. A la fameuse question " Ou étiez-vous entre... " fusait une réponse qui donnait à chacune un alibi moyennement convaincant. Et puis il y avait le mobile! Quel pouvait-il être? Pour sortir de la panade l'inspecteur Milar eut une idée. Il convoqua les suspectes à la villa Ambroso, les fit mettre nues et leur demanda d'attendre dans une pièce attenante à la sienne. Une seule avait pu commettre ce meurtre innommable et il était persuadé d'en connaître l'identité. Une simple intuition qui ne reposait sur rien de concret car, tant les indices découverts sur le lieu du crime que les dires du témoin qui affirmait avoir vu une femme fort dévêtue sortir précipitamment de la chambre de la victime à une heure avoisinant celle estimée du crime, accusaient indifféremment l'une ou l'autre. Tout dans ce crime désignait des gestes de femme. L'inspecteur avait ingénieusement décidé de mettre son intuition à l'épreuve dans une sorte de quitte ou double. Pour ce faire, il avait laissé le bruit se propager que le témoin en savait plus qu'on ne l'avait laissé dire par la presse. Le piège ainsi tendu, il pouvait tenter une confrontation de visu qui pousserait peut-être la meurtrière à se découvrir. A son ordre, les trois femmes entrèrent complètement nue dans la pièce. La première, qui répondait au prénom de Marie-Claude et dont la beauté du corps trahissait à peine qu'elle pût avoir un âge, n'avait plus rien de la jeune fille mais tout de la femme. Sa carte d'identité disait : ...... Marie-Claude, née à X... ; elle avait 31 ans. C'était la dernière conquête d'Ambroso. Elle affichait l'air hautain des gens qui ne se sentent pas concernés. L'inspecteur lui porta une vive attention, il lui semblait la connaître. Elle avait comme on dit un beau cul, quoique certains l'eussent préféré moins imposant. Ses cheveux mi-longs, rejetés sur l'arrière, étaient noirs, pas tant que l'ébène, mais noirs quand même. Son corps, d'une générosité contenue bien que très présente, était pulpeux à souhait et le décor sombre de la villa le rendait plus rose encore que nature. Elle avait lui pendant au cou une chaîne en or fin au bout de laquelle balançait une médaille qui lui courait entre les seins. Enfin, pour ne pas venir pieds nus, elle avait mis des sandales noires pourvues de fines lanières synthétiques, ce qui donnait à ses pieds une allure lascive que l'on ne pouvait ignorer à moins d'être aveugle. Milar se souvint alors où il l'avait vue : dans un film porno où elle se faisait allègrement enculer et où, s'il avait bonne mémoire, elle tenait le rôle d'une mauvaise qui finissait par tomber nue dans un ravin en criant de toute sa voix. Une fin de film qui l'avait fait longtemps bander. Il revint à sa mémoire qu'un second film avait été également tourné où elle tenait le rôle d'une pharmacienne machiavélique et perverse qui se transformait en prêtresse le week-end venu et organisait des orgies qui parfois tournaient au meurtre. La plupart du temps, elle se baladait à poil avec un masque de tête de mort sur le visage et jouait du fouet. A la fin un inspecteur réussissait à la démasquer, au propre comme au figuré, l'obligeant à s'enfuir nue en voiture pour lui échapper. Comme toute fin morale qui se respecte, elle finissait par rater un virage et disparaissait en hurlant dans un précipice où elle s'explosait avec sa voiture ; Le mot fin s'inscrivait alors sur la largeur de l'écran. Ce second film n'avait pas eu le succès du premier et pourtant Milar l'estimait bien meilleur. La seconde, plus timide mais tout aussi nue, se nommait Sandrine et bien que plus menue, moins raffinée et plus jeune que Marie-Claude, il n'empêchait que son charme avait quelque chose du printemps et que ça lui allait bien. Sa pudeur lui avait fait mettre son masque des mauvais jours ; Un masque que devait à coup sûr méconnaître son amant. Elle avait travaillé comme femme de ménage dans l'ancienne villa d'Ambroso. Une relation qui, à ce qu'on disait, avait très vite dépassé le cadre purement professionnel et s'était terminée il y a trois mois d'un commun accord. Quant à la troisième, Sonia, la fille adoptive d'Ambroso, qui avait d'abord refusé de se mettre à poil prétextant d'un rhume, elle avait finalement accepté de se dévêtir apparemment excitée à l'idée de tous ces hommes lui reluquant le derrière. Milar ne pouvait s'empêcher de la regarder et de penser que deux ans plus tôt il avait été l'amant de cette beauté. Car elle était belle Sonia Ambroso. Elle ressemblait à s'y méprendre, bien qu'un rien plus cossue, à cette femme, Victoria quelque chose, qui avait été Miss Suède et dont le corps dépouillé d'artifices s'était affiché il y a peu à la une d'un magazine érotique bien connu : la même blondeur des cheveux, la même longueur des jambes, peut-être le même âge : 23 ans. Leur liaison avait été courte, le temps d'une cigarette pourrait-on dire, mais elle lui avait laissé de tels souvenirs qu'il lui avait été impossible de l'oublier... Et aujourd'hui, les voici de nouveau face à face. A la demande de l'inspecteur, les trois jeunes femmes se mirent en ligne quand le témoin entra. Celui-ci après un peu de tergiversation de cinéma fit mine de reconnaître une des femmes, celle vers laquelle tendait l'intuition de Milar, et désigna du doigt Marie-Claude qui d'un coup se départit de son air distant. Un tressaillement important fut signe de sa culpabilité. Oui, elle avait commis ce meurtre, non elle ne se rendrait pas à la police. Profitant alors du geste indécis de l'inspecteur Milar encore sous le coup de ce qu'il venait d'entendre et qui voulait lui passer les menottes, Marie-Claude s'empara de l'arme de ce dernier et courut au-dehors, l'arme pointée en direction des policiers qui n'osaient faire un geste. Nue comme au premier jour, son gros postérieur à l'air, Marie-Claude s'installa dans sa voiture et pris le chemin des montagnes où elle imagina de pouvoir s'enfuir. Soudainement et alors qu'elle était sur le point de semer les policiers qui l'avaient prise en chasse, elle sentit les freins de sa voiture devenir de plus en plus vagues jusqu'à très vite dépérir. Elle cria : " MON DIEU MES FREINS NE REPONDENT PLUS ! " ; et voyant arriver un précipice : " NON, JE VAIS TOMBER TOUTE NUE DANS LE RAVIN !" Ses seins augmentèrent d'un coup de volume, son visage pris des allures franches de stigmates et la seule voyelle qui parvenait encore à sa bouche était le A qui martelait sa frayeur. Bientôt, elle alla se perdre dans le ravin et la voiture après s'être disloquée sur les parois rocheuses explosa, l'emportant nue dans la mort. Au sommet, les policiers regardèrent, impuissants, la voiture de Marie-Claude continuer lentement de se consumer. Quand Milar rentra chez lui, ce fut d'abord pour se reposer. Il pensa au mobile qui avait conduit Marie-claude à sa fin : l'argent ! L'argent est toujours le mobile se dit-il en buvant un verre de cognac. Puis, il se rappela ce rêve qu'il avait fait maintes fois et qui lui revenait à la mémoire seulement aujourd'hui ; ce rêve d'une femme nue dans sa voiture. Et enfin il comprit d'où il tenait l'intuition qui lui avait permis de résoudre l'enquête. A quoi ça tient parfois, pensa-t-il au demeurant peu perturbé, sur quoi il se servit un autre verre de cognac...
Auteur:une femme Française