Soumise
-&-
J'ai été fessée par mon père jusqu'à un
âge avancé et cela a contribué à développer tout un aspect de ma
sexualité. J'ai vingt-huit ans et la dernière fessée de mon père remonte à
mes dix-neuf ans. Il n'y avait pas de mise en scène et le rituel était
somme toute très peu érotique: pas de nuisette ni de déshabillage, mais je
ne soutiendrai pas un seul instant que je n'y trouvais pas du
plaisir.
Lorsque ensuite, pour mes études, j'ai dû
m'éloigner du domicile familial et que j'ai commencé à avoir des relations
amoureuses, j'ai éprouvé constamment un malaise; mais à ce stade je
n'avais absolument pas conscience qu'il puisse y avoir un lien entre
insatisfaction et les fessées de mon père. C'est lorsque j'ai rencontré
Gérard que j'ai compris.
J'avais une tendance fortement.
masochiste et Gérard l'a vite compris par de petits indices qui avaient
échappé à d'autres. De tempérament dominateur, il n'a eu aucun mal pour me
faire découvrir cet aspect de ma personnalité. Je crois que beaucoup
d'hommes se disent capables de dominer, mais le faire avec amour,
sensibilité, intelligence n'est pas à la portée de tous. Il faut de
l'imagination, de l'audace, une réelle autorité; il faut savoir entrer
dans le jeu de l'autre, et cela, Gérard sait remarquablement le faire. Il
ne suffit pas de donner une fessée à sa femme de temps en temps pour
assouvir son penchant masochiste, il faut savoir créer des situations et
les exploiter intelligemment. Il faut en somme être très pervers, sans
réelle méchanceté. Est-il encore nécessaire de le dire j'ai épousé Gérard,
et depuis quatre ans notre bonheur sexuel ne s'est pas démenti, au
contraire, c'est une découverte permanente.
Ce bonheur, je le
trouve essentiellement dans la soumission et l'humiliation. La fessée
n'est pas pour moi qu'un aspect de tout le plaisir que l'on éprouve à être
humiliée. Je conçois que cela puisse choquer, ou du moins surprendre, mais
je ne puis être plus sincère et l'on me pardonnera j'espère, de dire les
choses peut-être crûment, mais telles que je les ressens.
Pour
une personne masochiste, c'est un délice que d'être obligée de se
déculotter ou de se mettre à nu Pourquoi ? Tout simplement
parce que c'est gênant et que cette gêne est source de plaisir. Ainsi en
ce qui me concerne, le climat dans lequel j'aime être plongée presque en
permanence est celui d'une totale soumission et de la constante menace
d'être punie. Pour créer ce climat, deux éléments essentiels : la présence
plus ou moins discrète, mais toujours réelle du fouet ou du martinet et la
tenue. On n'imagine pas la femme soumise vêtue avec désinvolture d'un jean
ou dignement d'un tailleur convenable. Non, la femme dominée se doit
d'être dans une tenue telle qu'elle lui fasse ressentir toute sa
vulnérabilité.
Je vous assure qu'il y a entre ce stéréotype et
la réalité une parfaite adéquation. Car une des premières choses que
Gérard m'a imposée lorsqu'il a découvert mon penchant est d'avoir toujours
les cuisses bien dégagées et immédiatement accessibles au martinet. A la
maison tout au moins, jupes ou robes très courtes sont obligatoires, et
ce, quelle que soit la mode.
Pour sortir, c'est une autre
affaire et j'y reviendrai. Dans ces tenues peu protectrices c'est un
plaisir que de devoir vaquer à ses occupations, sous l'oeil vigilant et
sévère du maître qui ne laisse rien passer. Lorsque nous sortons, saut
certaines situations particulières, mon mari est un véritable chevalier
servant, et d'une galanterie authentique, même parfois un peu désuète, que
beaucoup de femmes m'envient. Mais par contre, à la maison, il se comporte
volontairement en « macho » accompli, et ce pour son plaisir aussi bien
que pour le mien. Cela fait partie de nos conventions et c'est aussi dans
cette atmosphère que je me sens « esclave », comme j'aime l'être.
Il décide de tout, n'accepte pas la contradiction et se fait
servir. Et de plus, il peut me punir comme bon lui semble ! Car même s'il
y a une sorte de code, il ne le suit que très vaguement, et selon son
humeur. Est-il utile de préciser que j'y suis, moi, soumise à la lettre !
Il est cependant un point qu'il s'attache à respecter (un dernier pilier
de notre règle du jeu) : je ne suis jamais punie totalement sans raisons,
aussi faibles soient-elles. Mais il est tant de moyens de précipiter une
victime potentielle, sans parler de ma complicité qui va parfois jusqu'à
la provocation. Mais je dois dire que j'en ai rarement besoin...
Pour peu que je ne sois pas assez docile ou aimable à son goût,
il peut devenir encore plus exigeant et m'imposer des égards particuliers.
Il m'oblige alors, par exemple, à le servir à genoux, ou à l'appeler
Maître chaque fois que je m'adresse à lui, ou toute autre fantaisie qu'il
lui plaît d'inventer. J'aime dans ces circonstances le ton hautain et
sévère de mon mari et j'avoue que c'est à ce stade que je provoque parfois
un peu la punition que je sens imminente, tant je suis impatiente.
Dès que j'ai fauté, j'ai ordre d'aller chercher moi-même le
martinet et de venir le présenter à mon maître. Mais pas n'importe comment
: à genoux devant lui, et le « code » m'impose alors de
demander « à être punie si je recommence ». Muni dès lors de son
instrument de châtiment, mon maître n'a qu'une hâte s'en servir. Il n'est
pas cependant tenu, à partir de cet instant, de me prévenir, et c'est bien
cela qui a fait différer ma sanction : petit raffinement de notre
invention, un peu compliqué, mais l'érotisme
est fait de détours. Car
j'aime beaucoup cet imprévu et Gérard le sait.
Ainsi, dans les
minutes qui suivent, Gérard s'applique à me surprendre. Soudain, alors que
je passe devant lui ou mieux, que je lui tourne le dos ou m'éloigne, je
reçois traîtreusement un coup sur les cuisses qui me coupe le souffle. A
partir de là, les exigences ne font que croître et mes erreurs se
multiplient. J'évolue véritablement « à coup de martinet », de violences
très inégales car je les reçois en me déplaçant, souvent à distance, au
vol. Ce climat me procure des sensations exquises. Le sentiment qui
prédomine est celui d'être « dressée»; mais je suis encore debout, et même
si je n'arrête pas de m'agenouiller ( pour servir par exemple ), je me
relève et je garde une certaine dignité.
La sensation change
totalement lorsque pour des fautes plus graves, mon mari m'ordonne de me
déculotter. Surtout si c'est en présence de tierces personnes, le
sentiment d'humiliation est particulièrement fort. Se déculotter
complètement, c'est-à-dire sans plus d'espoir de retrouver sa « protection
», est très symbolique de la soumission sexuelle. Cette obligation est
d'autant plus excitante qu'elle est suivie de l'ordre de se mettre à
genoux, puis de devoir pivoter et de se prosterner en tournant le dos. Il
faut avoir goûté cette situation pour comprendre ce qu'elle procure de
plaisir. Tout contribue à intensifier l'humiliation et je m'applique à
prendre conscience au maximum de mon état : le fait que je sois à
genoux, sans slip, de sentir lorsque je me prosterne, la courte jupe
remonter et livrer aux regards du maître et d'éventuels disciples mes
fesses nues, dans une posture complètement impudique. Dans cette position,
Gérard me fait parfois attendre quelques secondes encore que j'ai bien
conscience de ma vulnérabilité. Parfois il ajoute même, sèchement « tends
bien les fesses ! ». Et soudain les lanières claquent et me cinglent la
peau nue. Je ressens alors cette douleur que seules les personnes qui
l'ont vécue peuvent connaître. Vive brûlure au départ, elle irradie
bientôt tout le bas-ventre puis devient volupté, alors qu'une
deuxième volée va s'abattre, renforçant la sensation.
Parfois il n'y a pas toutes ses étapes intermédiaires et je peux tout à
coup, pour avoir commis une faute suffisamment grave, me trouver nez à nez
avec mon mari tenant déjà le martinet à la main. Cela se produit surtout
lorsque je me suis comportée en petite fille capri-cieuse, ce qu'il
supporte moins que tout. Il lui arrive alors de me fouetter les cuisses
directement, sans prévenir, moi debout et sautillant pour échapper aux
lanières. Mais la plupart du temps, s'il me fait front ainsi, sans
préambule, c'est qu'il est réellement très en colère et je reçois alors
l'ordre de me mettre à genoux et toute nue.
C'est sans doute,
indépendamment de ce qui suivant mon état d'esprit peut me faire préférer
telle ou telle procédure, la situation qui me procure le plus grand choc
psychologique. Sa soudaineté, son caractère impératif, la sévérité de mon
mari lorsqu'il laisse tomber sèchement « à genoux, à poil immédiatement !
», tout cela la rend particulièrement intense. Il est arrivé plusieurs
fois que je la subisse devant d'autres personnes.
Était-ce
prémédité de la part de mon mari, ou bien un effet de sa réelle colère ?
Toujours est-il que j'ai éprouvé dans ces circonstances une humiliation si
forte qu'elle m'a presque permis de jouir. Qu'y a-t-il en effet de plus
gênant, et donc de plus émoustillant, que de devoir tout à coup se mettre
complètement nue, prosternée devant des gens que l'on côtoyait,
quelques secondes auparavant en toute urbanité ? Ces personnes étaient à
chaque fois des hommes que je n'avais jamais vus, des hommes d'affaires
étrangers que mon mari avait invités à prendre un verre... pour me
présenter !
Je dois recevoir les coups en demandant pardon et
en remerciant ! C'est d'ailleurs à cette seule condition qu'ils cesseront
au bout du compte. Tout gémissement, et surtout toute omission de pardon,
me vaut un coup supplémentaire. Et je vous assure que toute masochiste que
je sois, il est des moments de répit nécessaires. Ensuite ? Il n'est pas
question de me relever et de reprendre tout de suite le cours normal des
choses; je dois rester toujours nue et toujours à genoux, cuisses
légèrement écar-tées et buste bien droit, présentant ma poitrine et mon
sexe avec fierté, les mains sur la tête. Dans cette position, j'attends
soit l'ordre de servir pour un bref instant, soit l'autorisation de me
lever. S'il y a des témoins, mon mari prolonge particulièrement cette
attente, et pas dans un coin à l'écart, mais en plein milieu du salon !
Il arrive que j'ai ordre de me déplacer à genoux pour servir.
Dans cette situation, une impression psychologique prédomine mon
impudeur. Se sentir toute nue alors que les autres, complètement habillés,
vous regardent avec amusement, et de plus, devoir se déplacer à genoux
devant eux, tout cela est encore source d'un indicible plaisir. Et je sais
que certains, en me lisant, comprendront. Comme ils comprendront également
à quel point peuvent être excitantes certaines sorties «punitives», qui
sont soit le prélude soit l'aboutissement d'une sanction magistrale.
Cette fois je dois affronter la rue. Ma tenue est simple et
pratiquement toujours la même; corsage transparent ou pull très moulant,
courte jupe plissée écossaise, escarpins; pas de soutien-gorge, pas de
slip. Qu'on me permette à ce propos une petite remarque, car je suis
convaincue qu'en dépit de ce que l'on peut lire. ici ou là, il y a bien
peu de femmes sortant sans dessous, car il faut véritablement être
masochiste pour prendre plaisir à cette gêne terrible. Devoir monter un
escalier et savoir que tous derrière contemplent vos cuisses nues et
parfois furtivement la naissance des fesses est une réelle épreuve. De
face, ce n'est pas moins embarrassant lorsqu'on croise les regards. Il y a
deux ans, la mode n'étant pas encore redevenue courte, j'attirais
immédiatement l'attention avec une jupe qui ne montait guère plus haut
qu'à mi-cuisse; mais avec le retour plus courant du mini, Gérard m'a
obligée à raccourcir ma jupe au maximum pour que je ne passe pas
inaperçue. Depuis, je sais qu'il n'y a plus aucun doute sur les
perspectives que j'offre en position élevée.
Cette obligation
de sortir sans le moindre petit slip est là encore source de gêne et donc
de plaisir. Ce genre de sortie est d'autant plus humiliant que c'est
presque toujours un prélude à la fouettée qui m'attend en rentrant. J'y
serai punie non seulement pour mes fautes antérieures, mais pour mon
comportement pendant la sortie elle-même. Moins j'aurai eu, d'audace, plus
je serai fouettée. C'est un cercle infernal qui renforce mon délicieux
sentiment d'être l'esclave d'un maître.
Je voudrais pour finir
bien insister sur le fait que je ne souhaite pas être traitée comme une
enfant, mais bel et bien comme une femme adulte à la dignité de laquelle
on atteint. C'est d'ailleurs précisément cela qui m'excite, être une femme
respectable au départ que l'on humilie, que l'on déshabille, que l'on
fesse et que l'on oblige à se traîner à genoux. Derrière la jouissance
purement sexuelle, il y a dans toutes ces émotions une extraordinaire
libération de tension nerveuse. Jamais je ne me sens aussi détendue
qu'après une promenade fesses nues ou une déculottée publique. Je me sens
ensuite plus femme, plus vraie, réellement épanouie.
Auteur:F.M.